Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 62.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RIVALITE
DE CHARLES-QUINT
ET
'DE FRANCOIS Ier

RUPTURE DU TRAITÉ DE MADRID. — SAINTE LIGUE DE COGNAC CONTRE CHARLES-QUINT. — NOUVELLE GUERRE D’ITALIE.[1].



I

Lorsque François Ierfut arrivé dans ses états, il eut à se décider entre l’accomplissement et le rejet du traité de Madrid. En accomplir toutes les clauses, c’était réduire le territoire du royaume et abaisser la puissance du roi. En rejeter une partie, c’était violer la foi jurée et recommencer la guerre. Dans un cas, la France amoindrie était en quelque sorte subordonnée à l’empereur, qui, chef affermi de l’Allemagne, roi absolu des Espagnes, possesseur reconnu de l’Italie inférieure, dominateur militaire de la Haute-Italie, souverain indépendant de tous les Pays-Bas accrus de la Bourgogne et s’étendant jusqu’à quelques marches de Paris, serrait le royaume de toutes parts et l’enfermait entre ses états. Dans l’autre, le roi revenait avec moins d’honneur et autant de péril à ces redoutables entreprises au-delà des Alpes qui duraient depuis un tiers de siècle, qui, mêlées de victoires stériles et de dé

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 février.