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pour assurer l’équilibre des budgets ordinaire et extraordinaire, et 20 sont affectés à l’amortissement en dehors des 6 millions à provenir de l’aliénation des forêts.

Si les choses se passent ainsi qu’on le prévoit, nous aurons donc non-seulement un équilibre, mais encore quelques ressources à consacrer à l’amortissement. Deux causes peuvent déranger cet équilibre (ce sont les mêmes qui ont déjà été indiquées pour le budget de 1866) : la première, si les revenus de l’impôt ne donnent pas ce qu’on suppose, ou si on a compté sur des ressources extraordinaires qui ne se réaliseront pas ; la deuxième, si les dépenses sont de beaucoup supérieures aux prévisions. Quant aux ressources à réaliser, il faut distinguer entre les ressources ordinaires et les ressources extraordinaires. Les ressources ordinaires, assises sur le produit des impôts, ont été calculées en prévision, comme cela doit se faire, sur les résultats acquis de l’exercice qui vient de finir, celui de 1865 ; elles sont donc parfaitement assurées, — il est même probable qu’il y aura une augmentation sensible qu’on pourra appliquer aux dépenses imprévues. Il n’en est pas de même en ce qui concerne les ressources extraordinaires. — Nous ne parlons pas des 16 millions 1/2 à recevoir de la Société algérienne ; bien que cette société ne soit pas encore constituée, il faut espérer qu’elle le sera d’ici à l’exercice 1867. D’ailleurs, si elle ne l’était pas, comme on a porté au budget extraordinaire de l’Algérie des dépenses qui sont subordonnées à la réalisation de cette ressource, les dépenses ne devraient pas se faire, si là ressource venait à manquer : il n’y a donc pas à s’en préoccuper pour le budget de 1867. Mais on compte toujours sur l’annuité de 25 millions à payer par le Mexique. Or si le paiement de cette annuité est douteux pour 1866, il l’est encore beaucoup plus pour 1867. A mesure qu’on s’éloigne de l’époque où ont été faits les emprunts, on s’éloigne par cela même des seuls moyens de paiement qu’a eus jusqu’à ce jour le Mexique, et on a d’autant moins de chance de recevoir ce qui pourra être dû dans l’avenir. Puis quelle sera l’année prochaine notre situation par rapport à l’expédition que nous entretenons à si grands frais dans ce pays ? l’expédition durera-t-elle encore ? Si elle dure, comme on n’a rien inscrit de ce chef au budget de 1867, il faudra y pourvoir par un budget rectificatif, ainsi qu’on le fait cette année (1866). Le budget rectificatif pour 1866, en ce qui concerne la guerre et la marine, est de 50 millions. Ne serait-il que de 40 et même de 30 millions l’année prochaine, ces 30 millions de dépenses extraordinaires, joints aux 25 de l’annuité non payée, nous constituent immédiatement en déficit de 55 millions sur les prévisions gouvernementales. Qu’aura-t-on pour y faire face ? On aura l’excédant prévu