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Il est aisé de prouver par des chiffres authentiques que la liberté du commerce, au lieu d’abattre les prix, a contribué à les soutenir, puisque la somme des exportations de produits agricoles a excédé de beaucoup les importations. L’administration des douanes vient de publier le tableau de notre commerce extérieur pendant les onze premiers mois de 1865 ; voici ce qu’on y trouve :

Importations de blé.


Grains 1,837,000 quintaux métriques[1]
Farines 15,000 «

Exportations de blé.


Grains 1,855,000 quintaux métriques.
Farines 2,175,000 «

Ainsi les importations et les exportations de blés en grains se sont balancées, et l’exportation des farines a été plus que centuple de l’importation. En convertissant les quintaux métriques de farine en blé à raison de 70 de farine pour 100 de blé, on trouve à l’exportation un total de 5 millions de quintaux métriques ou beaucoup plus du double de l’importation. En évaluant les uns et les autres en argent, aux prix de 23 francs le quintal métrique pour le blé et de 32 francs pour la farine, on trouve 43 millions pour l’importation et 112 millions pour l’exportation. L’exportation de l’année entière dépassera certainement 120 millions.

Voilà pour le froment proprement dit ; passons maintenant aux autres grains.


Importations Exportations
Seigle 5,000 quint, métr. 734,000 quint. métr.
Maïs 175,000 64,000
Orge 54,000[2] 903,000
Avoine 283,000 199,000
Sarrasin 82,000
Totaux 517,000 quint, métr. 1,982,000 quint. métr.

Les importations atteignent ici le quadruple des exportations. Nous importons un peu plus de maïs et d’avoine que nous n’en exportons, mais nous reprenons l’avantage pour le seigle, l’orge et le sarrasin.

Pour bien apprécier la portée de ces chiffres, il faut savoir que les grains étrangers entrent maintenant chez nous en franchise absolue. Le seigle, le maïs, l’orge, l’avoine et le sarrasin sont affranchis de tout droit d’entrée par la loi de 1861. Le blé proprement dit est grevé en apparence par cette même loi d’un droit de 50 c.

  1. Déduction faite de 183,000 quintaux venus d’Algérie.
  2. Déduction faite de 207,000 quintaux venus d’Algérie.