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LES
KABYLES DU DJURDJURA

III.
LA KABYLIE AU TEMPS DES ROMAINS. — LE PASSE EN REGARD DU PRESENT.

Le spectacle de paix profonde de la Grande-Kabylie au sein de la contagion insurrectionnelle qui l’avait presque enveloppée nous donnait, il y a quelques mois, l’occasion de rechercher les causes principales d’un si remarquable contraste[1]. Tout symptôme d’agitation en Afrique ramène naturellement la pensée sur les populations indigènes qui, aux mauvais jours, sont demeurées les plus fidèles. Les Kabyles du Djurdjura méritent, à ce titre, qu’on se souvienne d’eux ; ils méritent qu’on s’occupe de les bien connaître. — Les derniers troubles du sud de la province d’Oran, dont le public s’est exagéré la portée, étaient loin de menacer la colonie d’une crise analogue à celle de l’année 1864 ; mais si, ce qu’à Dieu ne plaise, une seconde révolte devait éclater et grandir en Algérie, nous avons le ferme espoir que la Grande-Kabylie la traverserait comme elle traversa celle de la précédente année, où on la vit également impassible devant les entraînemens arabes, devant la levée de boucliers des Babors. Et pourquoi cet espoir ? Parce que la constitution nationale des Kabyles, prudemment respectée, forme dans le Djurdjura la plus sérieuse garantie de l’autorité française, parce que les besoins matériels et moraux des indigènes s’y trouvent de jour en jour, plus satisfaits. — Et, une fois

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 avril 1865.