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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXVIII.
LA VIE RELIGIEUSE DANS LES VILLES.
LA CITE EPISCOPALE, LA CONVOCATION ET LES SECTES DISSIDENTES.



Qui se douterait à première vue que les Anglais aient un culte ? Chez eux, les rues et les places publiques sont libres de toute profession de foi : le prêtre s’y cache sous le citoyen ; on ne rencontre en plein air ni pieuses images, ni processions, ni vêtemens sacerdotaux. Il n’y a guère que la stricte observation du dimanche qui indique extérieurement un état chrétien, et encore le sentiment religieux se réfugie-t-il ce jour-là même dans les maisons et les églises. La force de cette institution du sabbat n’est point dans la loi, elle est dans l’opinion publique et dans les mœurs. La loi est tolérante ; les usages qui veillent ici sur les croyances ne le sont pas toujours. En principe, chacun est maître chez soi, mais presque toute maison a des voisins que scandaliserait le dimanche le son d’une musique profane. Dans les parcs et les promenades publiques, les enfans eux-mêmes évitent de courir et de se livrer entre eux à des exercices bruyans ou à des rires immodérés. On voit d’ici quelle limite rencontrerait dans les convenances toute manière d’agir qui voudrait braver sur ce point les pratiques nationales. Le dimanche