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DE
L’INSTRUCTION DU PEUPLE
AU DIX-NEUVIÈME SIÊCLE

I.
L’ENSEIGNEMENT POPULAIRE DANS LES ÉCOLES AMÉRICAINES.

On s’occupe aujourd’hui de l’instruction du peuple plus qu’on ne l’avait jamais fait, non-seulement en Europe, mais dans le monde entier. On n’a certes pas oublié le rapport où naguère le ministre de l’instruction publique en France, M. Duruy, exposait avec une louable hardiesse la situation de l’enseignement primaire et proclamait la nécessité de profondes réformes. En Italie, le ministre de l’instruction publique, M. Natoli, a eu aussi le courage de montrer, dans des documens soumis cette année même au parlement, tout ce qu’il reste à faire pour relever la péninsule de l’ignorance séculaire qui pèse sur ses intelligentes populations. L’Angleterre, humiliée et mécontente du lent progrès de ses écoles, ouvre enquête sur enquête, et s’efforce, à peu près en vain jusqu’à ce jour, d’améliorer un régime dont on reconnaît généralement la trop évidente imperfection. Le Portugal essaie un système nouveau, où l’on a introduit les principes conformes aux idées modernes, et la Russie, au milieu de ses difficultés politiques et sociales, trouve le temps d’aborder la question; elle prépare, assure-t-on, d’importantes améliorations.