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LA
PHILOSOPHIE DE GOETHE

II.
SES TRAVAUX SCIENTIFIQUES. — GOETHE ET GEOFFROY SAINT-HILAIRE.

I. Œuvres de Goethe, traduction nouvelle par M. Jacques Porchat, 10 vol. in-8o. — II. Œuvres scientifiques de Goethe, analysées et appréciées par M. Ernest Faivre. — III. Œuvres d’Histoire naturelle de Goethe, traduites et annotées par M. Ch. Martins. — IV. Conversations de Goethe pendant les dernières années de sa vie, recueillies par Eckermann, traduites par M. Émile Délerot. — V. Correspondance entre Goethe et Schiller, traduction de Mme de Carlowitz, annotée et accompagnée d’études historiques et littéraires par M. Saint-René Taillandier, 1863.


I.

S’il y a une philosophie de Goethe, ce n’est pas dans l’étude des métaphysiciens qu’il faut en chercher les origines contestables, la source plus ou moins lointaine et troublée; c’est dans l’étude directe, assidue de la nature, c’est dans les réflexions qu’elle provoque, dans les vues générales qui en résument les principaux aspects, que l’on peut espérer trouver le secret de cette philosophie, l’histoire de sa naissance et de sa formation[1]. Le monde extérieur, voilà, selon Goethe, la source unique, éternellement féconde pour l’esprit. C’est le grand mystère qu’il révèle, sous mille formes variées, à ses amis, à ses initiés, dans ses correspondances ou ses entretiens. Quand l’honnête Eckermann presse de ses questions le poète, l’interrogeant sur les secrets de son art, sur la mé-

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.