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UNE
MISSION RUSSE
EN PALESTINE

M. TIRSCHENDORF ET LE GRAND-DUC CONSTANTIN

Aus dem heiligen Lande, von Constantin Tischendorf. 1 vol. in-8o. Leipsig 1865.

Un écrivain russe habitué à manier notre idiome, Mme la comtesse de Bagréef-Spéransky, dont on a lu ici même des scènes fort curieuses de la vie moscovite, a publié un ouvrage intitulé : les Pèlerins russes à Jérusalem. Ces pèlerins sont surtout des cœurs simples, des âmes pieuses et ardentes, sur lesquelles pèse cette sorte de tristesse particulière aux peuples enfans du vieux monde. Les pèlerins, que je viens de suivre à Jérusalem, et que je voudrais présenter au lecteur, ne ressemblent pas aux pèlerins de la comtesse Spéransky ; ils sont savans et animés d’une gaîté sereine. L’un est un prince de la maison impériale de Russie, l’autre un des maîtres de la science allemande. Que ce dernier mot ne vous donne pas le change ; c’est bien un voyage russe, c’est bien une mission russe en Palestine, et même une mission assez bruyante, que j’ai à raconter. On n’a pas oublié le joli début du Comte Kostia, ce grand seigneur russe enfermé dans son donjon des bords du Rhin et confiant à un secrétaire français tout bardé de grec la continuation de