proviendrait d’une augmentation de 3 centimes 63 centièmes de centime prélevés sur les quatre contributions directes : foncière, personnelle et mobilière, portes et fenêtres, patentes. En d’autres termes, les contributions directes, qui, par les centimes ajoutés, subviennent seules aux budgets départementaux, seraient augmentées de près de 11 millions. M. de Montalivet déduit très habilement et très clairement cette conséquence des combinaisons du nouveau projet, et il en signale le défaut de justice et de logique avec une grande autorité. Les finances départementales sont embarrassées ; cet embarras résulte surtout de dépenses que les départemens font moins pour eux-mêmes que pour l’état. En faire supporter l’effet aux budgets départementaux contrairement aux précédens et à l’équité, c’est aussi en rejeter tout le fardeau sur les contributions directes ; c’est réellement augmenter l’impôt direct et en même temps restreindre pour l’avenir le réservoir des ressources départementales. Une pareille tendance de la loi, à laquelle on n’avait point pris garde encore, valait bien la peine d’être étudiée et indiquée aux conseils-généraux et au corps législatif. Tel est le service que M. de Montalivet nous rend à tous par sa Note à consulter. Les conseils-généraux profiteront de cette note. Il leur sera permis, nous n’en doutons point, de présenter des observations sur le projet de loi qui les concerne, leurs attributions légales les y autorisent ; puis il ne s’agit point là d’un intérêt de parti : l’intérêt public est seul en jeu. C’est une de ces questions dans la solution desquelles, pour nous servir du mot heureux et conciliant de la circulaire de M. de Lavalette sur les élections municipales, il ne saurait y avoir ni vainqueurs ni vaincus.
En cette saison d’universel repos, la diplomatie allemande occupe seule la scène. Nous avons eu raison de ne point trop nous alarmer du conflit qui paraissait s’être engagé dans ces derniers temps entre l’Autriche et la Prusse. Au fait, la guerre que les journaux allemands ont paru craindre pendant quarante-huit heures n’eût pu éclater que si M. de Bismark l’eût voulue quand même. Il aurait fallu pousser l’Autriche à bout et lui faire un outrage prémédité pour lui mettre les armes à la main. Nous ne savons quels ménagemens M. de Bismark a daigné avoir pour l’amour-propre autrichien. Il est heureux pour l’humanité que ce terrible ministre ne soit point un grand général ; sans cela, les choses étaient disposées de telle sorte que nous eussions bien pu avoir une représentation complète en plein XIXe siècle de la politique de Frédéric II, un coup de rapine cyniquement préparé dans le cabinet et achevé par quelque hardie manœuvre sur le champ de bataille. Nous l’avons échappé belle. Et cependant que pourrait désirer de plus pour la confusion de notre époque le plus narquois des sceptiques que le spectacle auquel nous avons assisté depuis deux ans dans cette affaire des duchés ? Est-il rien de plus prodigieux, de plus inouï que le rôle joué par le cabinet de Berlin ? Quel empressement à saisir les faux prétextes ! quelle confiance dans la dissimulation ! quel sans-gêne à confes-