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Napier, où il déclarait que « le gouvernement de sa majesté avait reçu avec satisfaction l’assurance que l’empereur de Russie continuait à être animé d’intentions bienveillantes vis-à-vis de la Pologne et conciliatrices vis-à-vis des puissances étrangères… » La situation désormais était aplanie de toutes parts. Il était à présumer que la France, après cette dernière épreuve, ne s’empresserait guère de suivre le descendant des anciens whigs dans une nouvelle grand-remonstrance ; le comte Rechberg avait dès les premiers jours d’octobre fait amendé honorable à la Russie ; et quant au prince Gortchakov, on pouvait bien espérer qu’il saurait récompenser tant et de si éminens services par une abstention bienveillante. Restait seulement l’homme éconduit avec tant d’audace, le ministre d’une fière puissance qui avait déclaré qu’au moment du danger le Danemark ne combattrait pas seul ; mais le président du conseil à Berlin avait eu l’occasion de reconnaître l’humeur singulièrement endurante des hommes d’état britanniques de notre temps. D’ailleurs le discours impérial du 5 novembre venait de retentir dans le monde ; le comte Rusell avait déjà une tout autre préoccupation, et quelques jours plus tard, oubliant la minute de sir A. Buchanan, il devait insister d’une manière très pressante et très amicale auprès de M. de Bismark pour qu’il voulût bien décliner l’appel fait à un congrès européen à Paris !


JULIAN KLACZKO.