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L’ÉGLISE ROMAINE
ET
LE PREMIER EMPIRE
— 1800 — 1814 —

I.

LE CONCLAVE DE VENISE.


I. Mémoires de Consalvi, traduits par M. Crétineau-Joly. — II. Papiers inédits.

Je ne sais si on a prêté aux mémoires récemment publiés du cardinal Consalvi toute l’attention qu’ils méritent[1]. Peut-être y aurait-il lieu de s’étonner de l’indifférence avec laquelle ont été accueillies, du moins au début, ces confidences d’un aimable et grave esprit contant avec candeur et bonne grâce les grandes choses auxquelles il lui a été donné de prendre part. J’entrevois plusieurs motifs à cette froideur du premier moment, et je les indiquerai tout à l’heure ; mais la faute en revient, nous le croyons, pour une bonne part, à l’éditeur lui-même. Lorsque de nos jours des documens importans sont, à l’improviste, produits à la lumière, la première chose que leur demande la critique, c’est leur acte de

  1. La Revue s’est plus d’une fois déjà occupée incidemment des mémoires du cardinal Consalvi, mais ici et nulle part ailleurs encore on n’a touché au vif de la question. ’ C’est ce qui permet de l’aborder d’une façon directe à l’auteur de cette étude, en essayant même de compléter les souvenirs du cardinal par d’autres documens, quelques-uns inédits, et qui fournissent tous les élémens d’une série historique dont cette première partie, le Conclave de Venise, indique le plan.