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lativement à l’excitation des nerfs du cœur, ont été fournis par des expériences de vivisection dans lesquelles on avait appliqué l’excitant sur les nerfs moteurs eux-mêmes ; mais dans l’état naturel les choses ne sauraient se passer ainsi : ce sont des excitans physiologiques qui viennent irriter les nerfs moteurs, afin de déterminer leur réaction sur les muscles. Ces excitans physiologiques sont au nombre de deux : la volonté et la sensibilité. La volonté ne peut exercer son influence sur tous les nerfs moteurs du corps ; les nerfs du cœur par exemple sont en dehors d’elle. La sensibilité au contraire, exerce, une influence qui est générale, et tous les nerfs moteurs, qu’ils soient volontaires ou involontaires, subissent son action réflexe, On a appelé réflexes toutes les actions sensitives qui réagissent sur les nerfs moteurs en donnant lieu à des mouvemens involontaires, parce qu’on suppose que l’impression sensitive venue de la périphérie est réfléchies dans le centre nerveux sur le nerf moteur. Il serait inutile de nous étendre davantage sur le mécanisme des actions nerveuses réflexes, qui forment aujourd’hui une des bases importantes de la physiologie du système nerveux. Il nous suffira de savoir que tous les mouvemens involontaires sont le résultat de la simple action de la sensibilité ou du nerf sensitif sur le nerf moteur, qui réagit ensuite sur le muscle. Tous les mouvemens involontaires du cœur que nous aurons à observer n’ont pas d’autre source que la réaction de la sensibilité sur les nerfs pneumo-gastriques moteurs de cet organe, et quand nous dirons par exemple qu’une impression douloureuse arrête les mouvemens du cœur, cela signifiera simplement qu’un nerf sensitif primitivement excité a transmis son impression au cœur en excitant le pneumo-gastrique, qui, à son tour, a fait ressentir son influence motrice au cœur absolument comme quand nous agissons dans nos expériences avec le courant galvanique. Quand le physiologiste excite un nerf moteur à réagir sur les muscles au moyen d’un courant galvanique ou à l’aide du pincement, il substitue un excitant artificiel à l’excitant naturel, qui est la volonté ou la sensibilité ; mais les résultats de l’action nerveuse motrice sont toujours les mêmes. On verra bientôt en effet toutes les formes d’arrêt du cœur que nous avons observées en agissant directement avec un courant galvanique sur les nerfs pneumo-gastriques se reproduire par les influences sensitives diverses. Comme nous savons maintenant que les influences sensitives ne peuvent agir sur le cœur qu’en excitant ses nerfs moteurs, nous sous-entendrons désormais cet intermédiaire dans le langage, et quand nous dirons : la sensibilité ou les sentimens réagissent sur le cœur, nous saurons ce que cela signifie physiologiquement.