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CICÉRON
DANS LA VIE PUBLIQUE ET DANS LA VIE PRIVÉE


I.

LA VIE PUBLIQUE


Drumann. Geschichte Roms nach Geschlechtern, t. V. et VI. — Abeken. Cicero in seinen Briefen. — Mommsen. Römische Geschichte, t. III. — Forsyth. Life of Cicero.

Quand on étudie, comme nous l’avons fait, les relations de Cicéron avec les plus grands personnages de son temps[1], on est amené à toucher aux événemens principaux de sa vie politique et de sa vie privée ; mais on n’y touche qu’en passant, et ce n’est pas assez pour les bien connaître. L’une et l’autre valent la peine d’être examinées de suite et de près, et je crois utile, avant de quitter définitivement Cicéron, de jeter au moins un coup d’œil rapide sur toutes les deux.

Sa vie publique, dont je vais m’occuper d’abord, est sévèrement jugée d’ordinaire par les historiens de nos jours. Il paie la peine de sa modération. Comme on n’étudie plus cette époque qu’avec des arrière-pensées politiques, un homme comme lui, qui a essayé de fuir toute extrémité, ne satisfait pleinement ni les uns ni les autres partis, Tous s’entendent pour l’attaquer ; de tous les côtés on le raille ou on l’insulte. Les partisans fanatiques de Brutus l’accusent d’être timide, les amis passionnés de César l’appellent un sot. C’est encore

  1. Voyez la Revue du 1er octobre et du 1er novembre 1864.