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LES
CRISES COMMERCIALES
ET MONETAIRES

II.
LA FUITE DE L'ARGENT ET LA HAUSSE DE L'ESCOMPTE


I

L’histoire du money-market depuis cinquante ans le montre bouleversé presque périodiquement par des perturbations qui font penser aux ouragans du monde physique ou aux convulsions du corps humain[1]. L’expérience toute récente de l’année qui vient de finir nous a prouvé que le marché monétaire est sujet aussi à un autre genre de trouble qui ressemble plutôt à une maladie de langueur. Aux crises aiguës succèdent les crises lentes et continues, aux ébranlemens violons et subits les maux chroniques. Ces deux espèces de crises viennent-elles des mêmes causes, et ces causes, quelles sont-elles ? jusqu’à quel point peut-on prévenir le retour du fléau, et de quelle façon ?

Plusieurs moyens se présentent de résoudre ces questions. D’abord on pourrait chercher une solution dans les théories des principaux écrivains qui se sont occupés de la matière ; puis on essaierait, à la lumière des faits les mieux constatés, de contrôler, de

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.