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de diverses natures qui lui ont été appliquées, il ne se soldera pas en équilibre. On accuse un déficit probable de 43 millions.

M. Gladstone, faisant un retour plus complet vers le passé, démontrait encore que le budget des dépenses, qui en 1860-61, par suite de divers besoins extraordinaires, tels que les fortifications, etc., avait atteint son chiffre maximum (72 millions 1/2 de livres sterling), avait depuis été réduit d’année en année à 70,838,000 livres sterling pour 1861-62, à 69,302,000 livres sterling pour 1862-63, à 67,056,000 livres sterling pour 1863-64. Et le budget de 1864-65 qu’il présentait était encore de 166,000 livres sterling inférieur au précédent. Ces réductions, se combinant avec la plus-value des impôts qui résulte du progrès de la richesse publique, avaient rendu possible depuis cette époque une diminution de taxes de 6,668,000 livres sterling ou près de 167 millions de francs, sans y comprendre une nouvelle réduction de 2,747,000 livres sterling qu’il proposait pour l’année actuelle : en tout 9,415,000 livres sterling ou 235 millions de francs.

Chez nous, les résultats ont été en sens inverse. Le budget de 1860 a été réglé à 2 milliards 084 millions, celui de 1861 à 2 milliards 171 millions, et celui de 1862 à 2 milliards 250 millions. Celui de 1863 n’est pas réglé encore ; mais, si nous récapitulons tous les crédits extraordinaires qui ont été votés, il ne sera guère inférieur à 2 milliards 300 millions. Celui de 1864, de l’exercice actuel, est en prévision de 55 millions supérieur à celui de 1863. Enfin le dernier présenté, celui de 1865, accuse encore 22 millions d’augmentation sur le précédent. Ainsi, pendant que la progression des recettes, jointe à la diminution des dépenses, permettait en Angleterre d’opérer en quatre ans un dégrèvement de 235 millions, chez nous l’augmentation constante des dépenses absorbait non-seulement la plus-value des impôts produite par le développement de la richesse publique, elle aboutissait encore à la création de 74 millions d’impôts nouveaux en 1863, balance faite des dégrèvemens et recettes nouvelles qui eurent lieu en 1860 par suite du traité de commerce, et malgré tout cela nous courons toujours après l’équilibre du budget sans pouvoir l’atteindre.

En 1851-52, le budget anglais a été en dépenses de 50,291,000 liv. sterl. ; il est aujourd’hui, après douze ans, de 67 millions de livres sterling. Et si on en retranche 4,692,000 livres sterling, somme à laquelle M. Gladstone évalue pour 1864 les frais de perception de l’impôt qui ne figurent au budget général que depuis 1857, on voit que la différence entre les deux époques est d’environ 12 millions de livres sterling ou 300 millions de francs. Ainsi 12 millions de livres sterling ou 300 millions de francs, voilà le bilan de l’augmentation du budget en Angleterre depuis douze ans, dans une période qui a