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L’ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXV.
LES LUMIÈRES FLOTTANTES ET LES PHARES.

TRINITY HOUSE, LES ILES SCILLY ET LE ROCHER D’EDDYSTONE.


Rien de ce qui intéresse les hommes de mer n’est étranger à une nation maritime. L’Angleterre par exemple, si ingénieuse et si libérale quand il s’agit de moyens de sauvetage pour les naufragés[1], ne se montre pas moins attentive à prévenir les naufrages en protégeant ses îles par une ceinture de feux. Aussi l’étude des phares qu’elle élève et qu’elle entretient avec tant de zèle mérite-t-elle de préoccuper quiconque ne veut négliger aucun des aspects caractéristiques de la vie anglaise.

Les phares étaient connus en Angleterre dès les temps les plus anciens. Les Romains avaient construit sur les rivages mêmes de la Grande-Bretagne des tours qui paraissent avoir servi à la fois de fanal et de point d’observation pour guetter dans la mer le mouvement des vaisseaux ennemis. Près de Douvres, on pouvait voir encore, il y a quelques années, une vieille ruine qui s’est récemment écroulée, et à laquelle le langage vulgaire donnait le nom de Devil’s

  1. Voyez sur les life-boats (bateaux de sauvetage) en Angleterre la Revue du 15 mai 1864.