Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 51.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 avril 1864.

La session du corps législatif est prorogée jusqu’au 19 mai. La session cette année aura duré six mois et demi. Si la durée du temps pendant lequel la chambre est réunie peut être prise à un point de vue quelconque comme une mesure de l’importance croissante de notre assemblée repré sentative, nous ne nous plaindrons point de la durée de la session de 1864. Il y a pourtant quelques observations à présenter en passant sur la façon dont a été divisé cette année le travail de la chambre. La session a été par tagée en quatre périodes. Dans la première, on a vérifié les pouvoirs ; dans la seconde, on a discuté l’adresse ; dans la troisième, qui a été la plus longue, qui s’est étendue du mois de janvier au milieu d’avril, le travail extérieur et public de la chambre a été complètement suspendu. La chambre s’est pour ainsi dire repliée sur elle-même, blottie dans ses bureaux, confinée dans ses commissions. La quatrième période, celle dans laquelle nous sommes, durera un peu plus d’un mois. C’est vraiment celle du travail législatif publiquement accompli ; on y aura voté la loi des retraites, la loi des sucres, la loi des coalitions et le budget. Un mois aura suffi à l’œuvre véritablement législative d’une session qui aura duré six mois et demi ! Ce contraste vaut la peine d’être remarqué. L’empereur, en recevant l’adresse du corps législatif, semblait, par une allusion à la durée du débat, regretter que tant de temps eut été perdu pour les affaires. Au terme de la session, en songeant à la période silencieuse de la session, qui a rempli deux mois et demi, n’avons-nous pas le droit d’exprimer, nous aussi, un semblable regret ?

Ces observations sur un côté de notre régime représentatif, sur la façon dont sont expédiées les affaires législatives, ne seront peut-être pas considérées comme oiseuses par ceux qui regardent comme transitoire le système auquel sont actuellement soumis les rapports du gouvernement avec les chambres. Il est évident pour tous qu’au point de vue de la logique et