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La marine et l’armée unissent, donc leur témoignage à celui des faits eux-mêmes, pour proclamer que le gouvernement de 1830 n’a pas plus négligé les élémens essentiels de la puissance d’une grande nation que l’expansion de son influence au dehors, semblable au père de famille qui amasse dignement pendant sa vie un trésor dont les ressources permettront plus tard à ses héritiers de faire beaucoup plus de bruit dans le monde.

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Le 24 février !… La Providence, protectrice de la vérité, a voulu que ce jour-là même un gouvernement puissant, dans toute sa force, vint déposer dans les pages de l’histoire, par l’organe de son premier homme d’état, un éclatant et irrécusable témoignage des progrès de la puissance nationale sous le règne de Louis-Philippe. Le 24 février 1848, le chancelier de l’empire russe, comte de Nesselrode, envoyait à lord Palmerston un caveant consules dans les termes qui suivent :

« La France aura gagné à la paix plus que ne lui aurait donné la guerre. Elle se verra environnée de tous côtés par un rempart des états constitutionnels organisés sur le modèle français, vivant de son esprit, agissant sous son influence. »

Tel était, tel devait être l’invincible effet de cette politique non moins persévérante que généreuse, ennemie des révolutions démagogiques, amie des évolutions libérales, qui avait déjà donné à la France dix-sept années d’une paix aussi digne que féconde.

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La préoccupation du sort des ouvriers a joué un trop grand rôle dans l’esprit qui a présidé à la législation des douanes, de 1830 à I848, pour que nous n’en fassions pas ici une mention spéciale. La passion du dénigrement systématique peut bien dire que les tâtonnemens de cette législation ont tenu d’un côté à l’impuissance du gouvernement en toutes choses, et de l’autre à la prédominance de certaines influences dans le parlement. Nous avons vu ce qu’il fallait penser de la première de ces allégations. La seconde