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doit comprendre 244,000 hommes, dont 161,000 d’infanterie, répartis en quatre-vingt-quatre régimens, 19,000 de cavalerie, 18,000 d’artillerie, 6,500 du génie et du train, 22,000 hommes de troupes d’administration et carabiniers (gendarmes); le reste se compose de corps sédentaires et corps accessoires. Cette armée comprend 168 officiers-généraux. En passant du pied de paix au pied de guerre, sans augmenter le nombre des régimens, mais en grossissant seulement leur effectif, l’armée doit être portée à 378,000 hommes, dont 274,000 hommes d’infanterie de ligne, 30,000 bersaglieri, 25,000 cavaliers, 31,000 soldats d’artillerie, 6,000 du génie et 10,000 du train. A cet effectif, il faut ajouter les gardes nationales mobilisables en vertu d’une loi du à août 1861, et qui doivent former deux cent vingt bataillons d’infanterie de 625 hommes chacun environ, c’est-à-dire un supplément de 137,000 combattans. On doit remarquer que cette garde nationale, instituée à une époque où la guerre est dans les éventualités familières à l’opinion publique, est entretenue dans l’idée de fournir un service actif. Ceux de ces bataillons qui ont été mobilisés dans les provinces méridionales pour la répression du brigandage ont fait un véritable service de campagne. À cette ressource vient s’ajouter celle des douaniers, qui doivent, au nombre de 14,000, passer, en cas d’hostilités, sous les ordres du ministre de la guerre. Ce n’est pas là sans doute un million de fusils, mais c’est une armée fort respectable. Si on la compare, sous le rapport de l’effectif, aux armées de la France et de l’Autriche, on trouve que, sur le pied de guerre, l’effectif italien est compris entre celui de la France et celui de l’Autriche. Le pied de guerre comporte en effet 600,000 hommes pour la France, qui a 38 millions d’habitans, et 700,000 hommes pour l’Autriche, dont la population est de 35 millions d’âmes. L’effectif italien sur le pied de paix est très inférieur à celui qu’entretient l’Autriche ; il est à peu près égal, toutes proportions gardées, à celui qu’entretient la France, et qui est de 400,000 hommes.

La formation des contingens et des réserves est d’ailleurs régie par l’ancienne loi sarde du 24 mars 1854, appliquée à tout le royaume. On appelle chaque année deux conscrits par mille âmes de population ; cela fait pour le royaume, qui compte un peu plus de 22 millions d’habitans, un contingent annuel de 45,000 soldats ; c’est à peu près le cinquième du nombre des jeunes gens qui se présentent annuellement à la conscription. Les hommes compris dans cette première catégorie sont sujets pendant onze ans au service militaire ; les cinq premières années se passent au régiment ; pendant les six autres, les soldats restent dans leurs foyers, sous condition de rejoindre les drapeaux au premier appel. Ainsi, en temps de