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LES
FORCES DE L’ITALIE

ADMINISTRATION ET ARMEE. — FINANCES ET COMMERCE.

Annuaire statistique italien. — 1858-1864.

Il y a six ans, l’Italie n’était encore qu’une espérance, elle est devenue une réalité. Pour estimer les forces qui doivent assurer l’existence du royaume italien, on n’est plus réduit aux conjectures, on a des faits. L’hypothèse est remplacée par la statistique. Les chiffres au reste ont leur éloquence, et on n’en saurait douter après avoir lu l’Annuaire que MM. Cesare Correnti et Pietro Maestri viennent de publier pour 1864 : c’est le second volume d’une publication dont le premier a vu le jour en 1858. Que d’enseignemens on doit rencontrer en étudiant l’état de la péninsule à ces deux dates si rapprochées et pourtant si diverses, 1858 et 1864! D’ailleurs, on ne saurait guère imaginer un spectacle plus attachant que celui que nous donne un peuple assez jeune pour avoir une grande liberté d’allures, assez mûr pour savoir réfléchir, et qui, placé au milieu des exemples de toute sorte que lui offrent les sociétés modernes, travaille avec zèle à fixer ses institutions.

Si ce spectacle est tel qu’il doive intéresser des hommes de toute nation, il présente pour des Français un attrait tout particulier. Ce sont en effet nos lois, nos institutions, nos habitudes, que l’Italie, par une pente naturelle, se trouve portée à imiter. Ce qu’elle nous emprunte, elle le modifie d’ordinaire en quelque partie; ce qu’elle