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Depuis quelque temps, on obtient plus économiquement ces divers produits en traitant les huiles de petroleum de Pensylvanie.

La principale application actuelle du bog-head se fonde sur la grande quantité de gaz éclairant qu’il peut fournir lorsqu’on le chauffe brusquement dans des cornues en argile portées à la température du rouge clair ou de 900 à 1,000 degrés. Ce gaz, facile à épurer, représente, pour une égale contenance du vase distillatoire et dans le même temps écoulé, douze fois plus de lumière que le gaz provenant de la houille, puisque la distillation du bog-head est trois fois plus rapide, et qu’à volume égal le gaz qu’on en retire développe, en brûlant, une intensité lumineuse quatre fois plus grande. On est récemment parvenu à obtenir des résultats qui approchent de ceux-ci en substituant au bog-head du cannel coal, espèce particulière de lignite dont il a déjà été question, qui se distille plus vite que les houilles proprement dites, donne un plus grand volume d’un gaz de meilleure qualité, et présente, comparativement avec le bog-head, l’avantage de laisser après la distillation un coke applicable au chauffage domestique, tandis que le résidu d’argile charbonneuse que l’on obtient du bog-head est à peu près sans valeur.

A la fabrication du gaz se rattachent d’ailleurs, comme autant d’annexés productives, les applications nouvelles des produits accessoires suivans : le coke, substance charbonneuse fixe restée dans la cornue ; — les eaux ammoniacales engendrées par la décomposition des substances azotées renfermées dans la houille ; — le goudron, qui recèle un grand nombre d’hydrocarbures provenant de la partie bitumineuse partiellement volatilisée après des transformations diverses. Le plus important de ces produits, le coke, représente environ les trois quarts du poids de la houille distillée. Exempt de fumée, il développe, en brûlant sur des grilles bien construites, plus de chaleur rayonnante utile dans les appartemens que tout autre combustible ; mais il est trop léger pour convenir aux opérations métallurgiques et servir au chauffage des locomotives. On employait à la vérité, pour chaufferies cornues, un tiers de la quantité de coke journellement produite ; mais le chauffage domestique ne consommait pas le surplus, le coke s’accumulait en tas énormes dans les usines, subissant des déperditions journalières et représentant un capital mort considérable. On en était venu depuis quelques années à distiller une partie de la houille dans de grands fours recevant chacun à la fois une charge de 6,000 kilogrammes afin d’obtenir un coke compacte et lourd vendable aux manufacturiers métallurgistes et aux entrepreneurs de la traction sur les chemins de fer ; mais les usines recueillaient ainsi du gaz moins dense, moins riche en carbone et moins é