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DE
L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
EN FRANCE

I. Rapport de M. le général Morin et de M. Tresca, professeurs au Conservatoire des arts et métiers, fait à la suite de l’exposition de Londres de 1862 ; tome VI. — Rapport du jury. — II. Working men’s colleges, by David Chadwick ; Manchester 1862. — III. Economical Statistics of Glasgow, by John Strand ; Glasgow 1863. — IV. Documens administratifs.

Notre temps a un goût marqué pour les méthodes expéditives : en toute chose, on veut arriver vite, n’importe par quels moyens. Pour l’enseignement, par exemple, que semble-t-on désormais se proposer ? D’accélérer les études plutôt que de les fortifier, d’abréger les délais, d’appliquer aux élèves des procédés d’entraînement qui les rendent aptes à fournir à jour fixe un service déterminé. En vain s’en défendrait-on : c’est là l’esprit qui règne, outré ou mitigé suivant les hommes, très persistant au fond parce qu’il tient à un système. Naguère encore il y avait, pour les classes aisées, un ensemble commun de connaissances qu’il fallait d’abord acquérir, et au-delà duquel les vocations se décidaient. Maintenant les vocations se préjugent, et, le choix fait, le faisceau des études se rompt. Tant pis pour qui s’est mal engagé : un retour est bien difficile, et bon gré, mal gré, le sujet porte la peine d’une option prématurée. La communauté n’en souffre pas moins : si heureuses qu’elles soient, les cultures de détail ne peuvent remplacer la grande culture où le génie de notre langue s’est formé, et le niveau des intelligences décline