S’il est une population qui semble fournir aux polygénistes un argument décisif en faveur de leur doctrine, ou au moins une objection des plus sérieuses à celle que nous défendons, c’est à coup sûr, et nous l’avons déjà reconnu[1], la population polynésienne, toute composée de peuplades dispersées sur les archipels grands ou petits, sur les îles, sur les îlots de la Mer du Sud. Ces archipels, ces îles, ces îlots sont souvent à des centaines de lieues les uns des autres, semés et comme perdus dans un océan immense. En joignant par des lignes droites les points extrêmes de la Polynésie, la Nouvelle-Zélande, les Sandwich et l’île de Pâques, on circonscrit un triangle qui n’a pas moins de 60 degrés environ du nord au sud, et de 65 degrés de l’est à l’ouest[2]. La Nouvelle-Zélande est
- ↑ Voyez la Revue du 1er février.
- ↑ Voici, évaluée en nombres ronds, la longueur des côtés de ce triangle en kilomètres
De la Nouvelle-Zélande aux îles Sandwich… 6,700 kilom. Des îles Sandwich à l’île de Pâques… 6,800 - De l’île de Pâques à la Nouvelle-Zélande… 6,500 - On peut réduire ces distances en lieues par une simple division en comptant 4 kilomètres pour la lieue de poste et 5 1/2 environ pour la lieue marine.