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LA LIBERTE
DES BANQUES D'EMISSION
ET
LE TAUX DE L'INTERET

I. Réorganisation du Système des Banques, in-8o. — II. La Banque de France et les Crises monétaires, in-8o. — III. L’Escompte fixe et invariable à 2 pour 100, par M. A. Boutarel.

Il y a en France des questions qui ne sont jamais résolues. On a beau, lorsqu’elles se présentent, les livrer à une discussion sérieuse, épuiser de part et d’autre les argumens : rien ne change au fond, les questions disparaissent, si les circonstances se modifient ; mais à la première occasion on les voit reparaître avec tout leur cortège de préjugés et d’erreurs, comme si elles, n’avaient jamais été discutées. La question de l’élévation du taux de l’escompte par la Banque de France est de ce nombre. Chaque année, lorsque, pour une raison ou pour une autre, des besoins d’argent se manifestent et que la Banque, pour défendre son encaisse, se croit obligée de recourir à l’élévation du taux de l’escompte, immédiatement on conteste l’utilité de cette mesure ; on dit que la Banque abuse de son monopole, que les dangers contre lesquels elle se défend sont chimériques, et qu’il n’y a de dangers que ceux qu’elle crée elle-même par sa précipitation à prendre des mesures excessives. Tel est le thème que l’on voit se renouveler invariablement lorsque la situation devient difficile, et comme cette situation se représente à peu près chaque