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dans beaucoup de détails aujourd’hui. Nous rappellerons seulement que c’est une frégate de 36 canons du calibre de 30 rayé correspondant au calibre de 100 de sir William Armstrong, et qu’elle est pourvue d’une machine de 900 chevaux de force nominale. Sa longueur à la flottaison est de 78 mètres, sa largeur de 17, son tirant d’eau moyen en charge de 7 mètres 75 cent, sa hauteur de batterie au milieu en charge de 1 mètre 82 cent., le poids de sa cuirasse avec les chevilles de 840 tonneaux, son déplacement de 5,620 tonneaux. Avec un équipage de 570 hommes, elle porte un mois d’eau, deux mois et demi de vivres et de rechanges ; et 675 tonneaux de charbon ; ses pièces sont approvisionnées à 155 coups au lieu de 110, qui était l’approvisionnement de nos derniers vaisseaux, au lieu de 70, qui était l’approvisionnement régulier de campagne sur les vaisseaux du premier empire. La différence que présente l’Invincible par rapport à la Gloire consiste en une légère modification de la voilure et de la mâture. Au lieu d’être entièrement voilée en goélette, l’Invincible porte sur son mât de misaine un phare complet de voiles carrées (misaine, hunier, perroquet). Le gréement des autres deux mâts est resté tel qu’il était, et la superficie de voilure est de 1,400 mètres.

2° La Normandie, commandée par M. Jauréguiberry, capitaine de vaisseau, est aussi une reproduction de la Gloire. Elle a eu, comme on sait, sous les ordres du regrettable M. de Russel, l’avantage d’être le premier navire cuirassé qui ait franchi l’Atlantique. Elle est allée en 1862 au Mexique, et au retour elle a reçu dans les parages de Madère un vigoureux coup de vent qui n’a pas duré moins de quarante-huit heures, et duquel elle s’est tirée de façon à prouver ses qualités nautiques et Jg. solidité de sa construction. À la suite de ce voyage, elle a subi dans ses aménagemens quelques modifications. Les logemens de ses officiers, qui étaient auparavant disposés en abord, c’est-à-dire le long des murailles de la frégate, dans une obscurité profonde, ont été ramenés au centre du navire, sous le jour et à l’air des panneaux. On peut maintenant lire et écrire dans les chambres sans avoir besoin d’allumer les lampes, et l’on y respire plus à l’aise : c’est une grande amélioration apportée au bien-être des officiers. Toutefois, ce qui est plus important à noter pour l’étude qui nous occupe, c’est la réduction que l’on a fait subir en poids et en dimensions au blockhaus qu’elle portait sur le pont (de 50 à 15 tonneaux), ainsi qu’à sa mâture par rapport à la Gloire et à l’Invincible. La superficie de sa voilure est toujours de 1,400 mètres, mais elle est disposée sur trois mâts à phare carré qui ont été réduits de hauteur, comme le sont aussi les longueurs et les échantillons des vergues qui portent les voiles. L’arrimage a été aussi quelque peu modifié en vue du même résultat à obtenir,