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on ne pouvait plus, aujourd’hui que le mécanisme enveloppe tout le réseau national, on ne pouvait plus songer qu’à y introduire les modifications jugées susceptibles de le rendre plus maniable et plus coulant. Voilà, ce nous semble, la filiation des contrats de 1863 replacée sous son jour véritable ; voilà dans quel sens, dans quel sens seulement, il était permis de dire que les nouvelles conventions sont une conséquence presque forcée des conventions anciennes.

D’assez nombreuses innovations ont pris place dans les actes datés du mois de juin 1863. Parmi ces innovations, il faut compter d’abord les facilités accordées pour la construction des chemins secondaires, où, suivant toute apparence, la circulation sera notablement plus restreinte que sur les grandes voies primitives. En se condamnant ici à des prescriptions aussi rigoureuses que sur les principales artères, on consommerait en pure perte un capital considérable[1]. Une autre amélioration plus significative, qui profitera aux intérêts économiques et surtout aux intérêts agricoles, résulte de la création d’une quatrième classe de marchandises comprenant les engrais, la houille et différens matériaux de construction, pour laquelle le précédent tarif de troisième classe est réduit de 10 centimes par kilomètre à 8 et même à 4 centimes suivant la distance parcourue. Les lignes anciennes comme les lignes nouvelles supportent cette diminution, équivalant pour certaine compagnie à un sacrifice d’environ 1 million par année[2]. L’idée de la quatrième classe s’était produite dans le cours de la discussion devant la commission du corps législatif ; elle a été réalisée au moyen d’un amendement qu’un député, M. Nogent Saint-Laurens, a pu avec raison appeler une nouveauté. C’en était une effectivement, et ce trait seul suffirait au besoin pour accuser le caractère trop restrictif du système suivi dans l’étude et la solution de ces graves problèmes[3].

  1. Les terrassemens et les ouvrages d’art pourront n’être exécutés que pour une voie sur les lignes spécifiées dans les conventions ; mais les terrains seront acquis pour deux, afin de faire face, s’il en .était besoin, aux développemens ultérieurs du trafic. D’autres facilités concernent le rayon des courbes et l’inclinaison des pentes et des rampes.
  2. Il s’agit de la compagnie de Lyon. Cette énorme différence tient au transport de la houille sur le chemin de Saint-Étienne.
  3. La compagnie d’Orléans, qui se trouvait en dehors de la clause par suite de la date même du projet signé par elle, y a adhéré dans une convention provisoire du mois de juin 1863, moyennant certaines compensations de détail. La quatrième classe ne s’est pas trouvée obligatoire pour le Nord, qui demeurait étranger aux conventions de 1863 ; quoiqu’il soit à désirer qu’elle le devienne, elle n’a pas ici la même importance qu’ailleurs à cause de l’existence des canaux, qui font concurrence à la voie ferrée pour les transports dont il s’agit, et qui ont parfois amené des réductions supérieures à elles qui sont maintenant consacrées par la loi.