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dotation des hospices s’élève à 6,200,000 fr. en 1848, 6,400,000 fr. en 1854, 7,950,000 fr. en 1859, et à plus de 9 millions en 1861, sans compter une subvention extraordinaire de près de 2 millions accordée depuis plusieurs années à l’administration de l’assistance publique. La grande voirie, les travaux d’entretien, les promenades, formaient trois articles d’un ensemble de moins de 4 millions en 1848, et de 5 millions 1/2 en 1854. En 1859, la grande voirie, l’entretien du pavé, les établissemens hydrauliques, les plantations, nécessitent une allocation de 7 millions. Dans le budget de 1861, les mêmes dépenses sont évaluées à 17 millions, dont 12 seulement pour l’entretien de la voie publique. En 1862, elles sont portées à 19 millions, et à plus de 20 dans le budget de 1863. Ces chiffres toutefois ne représentent que les dépenses ordinaires et annuellement obligatoires. À côté se trouvent les dépenses extraordinaires. auxquelles il faut aussi concéder une dotation annuelle. Or tandis que le dernier budget de la monarchie de juillet, celui de 1848, ne comprenait pour dépenses imprévues, grands travaux neufs et service de l’extraordinaire, qu’une somme de 7,800,000 fr., et celui de 1854 qu’une somme de 6,870,000 fr., le budget de 1859 présente pour dépenses extraordinaires en cinq articles, travaux d’architecture et beaux-arts, des ponts et chaussées, hydrauliques, service extraordinaire de la grande voirie, une somme ronde de 19 millions. Dans les comptes de l’exercice 1861, le chiffre des dépenses extraordinaires effectuées, y compris celles que nécessite l’extension des limites de Paris, auxquelles le préfet de la Seine propose de réserver tous les ans une dotation de 15 millions, s’élève au total de 40 millions. La somme prévue pour 1863 atteint encore près de 38 millions. Assurément toutes ces dépenses présentent un ensemble considérable ; elles sont néanmoins dépassées par ce que nous avons appelé les dépenses spéciales, comme on va s’en convaincre par l’exposé des grands travaux qui, dans le cours des dix dernières années, ont si profondément changé là physionomie de Paris, et par rémunération des emprunts successifs qu’ils ont absorbés.

Cest en 1851, on l’a dit, que le premier projet relatif aux embellissemens de Paris fut présenté à l’assemblée nationale par M. Léon Faucher, ministre de l’intérieur. Ce projet embrassait à la fois la reconstruction des halles centrales et le prolongement de la rue de Rivoli. Des travaux de cette importance ne pouvant s’exécuter avec les ressources ordinaires du budget, la ville de Paris fut autorisée à émettre un emprunt de 50 millions en obligations de 1,000 fr. donnant 5 pour 100 d’intérêt et amortissables en douze années, de 1859 à 1870. La voie était désormais ouverte aux grandes mesures. Les décrets de décembre 1852 et novembre 1853 réglèrent la part contributive de l’état et de la ville dans l’entreprise du dégagement