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sage! J’ai de la patience, mais... devant certaines audaces, j’en manquerais peut-être... allez-vous-en.

MAX.

Tu me chasses de chez toi?

PÉRÉGRINUS.

Non, mais...

MAX.

Mais tu veux rester seul avec ta conquête?

PÉRÉGRINUS, en colère.

Assez! trop! Va-t’en!

MAX.

Pauvre sot! Voilà que tu t’échauffes la bile pour une femme à présent! Il ne te manquait plus que cela! Je vous laisse et vous bénis, mes enfans! Est-ce que j’ai besoin d’un sot grimoire? Est-ce que je ne trouverai pas tout seul?... Oui!... à l’air, sur les quais... A demain, Pérégrinus! (Il sort.)


SCENE VII.
PÉRÉGRINUS, NANNI.
PÉRÉGRINUS.

Cela me fait de la peine de le renvoyer ainsi; mais vraiment...

NANNI.

Vous avez bien fait, monsieur Tyss! il prétendait...

PÉRÉGRINUS.

Oui, j’étais là! j’entendais! Qu’est-ce donc que ce plan, ce chiffre?...

NANNI, cherchant dans ses poches.

Je ne sais pas. C’est un vieux papier tout jauni que j’ai trouvé dans la couverture de votre gros livre. Je parie que vous ne le saviez pas là!...

PÉRÉGRINUS, prenant le papier.

Ah! ce doit être... quelque chose que j’ai beaucoup cherché, (Il le regarde.)

NANNI.

Je l’ai trouvé en défaisant la vieille reliure, et j’avais oublié de vous le remettre tantôt. Cela vous fait donc plaisir de le retrouver?

PÉRÉGRINUS.

Sans doute, bien que je ne sache pas si c’est là le secret qu’il voulait me léguer.

NANNI.

Qui? le parrain? Voyez alors!

PÉRÉGRINUS.

Ce ne sont que chiffres, et il faut étudier cela, (Il met le papier sur son établi.) Ce n’est pas encore le moment, occupons-nous de notre arbre.

NANNI.

Aidez-moi à le rallumer, puisque M. Max l’a éteint. Comment le trouvez-vous?