Ah ! sotte fille ! Porter malheur ! C’est vous qui entretenez le pauvre Tyss dans toutes ces plates croyances ! Eh bien ! savez-vous ce qui porte malheur à l’homme ?
Non, monsieur.
Et à la femme ?
Non. Qu’est-ce que c’est ?
C’est la bêtise humaine, ma chère ! (on entend des voix en bas.) Ah ! voilà ce pauvre homme qui rentre. Je vais au-devant de lui. Balayez, emportez, rangez, cachez tout cela ! Vite, allons ! (Il sort.)
L’homme étrange que M. Max !… Il me fait peur !… Et toutes ces jolies choses détruites ! Il n’y a pas bien longtemps que je me serais amusée avec ces jouets, moi ! C’aurait été pour moi comme un rêve du paradis !… Mais pour qui donc M. Pérégrinus avait-il acheté tout cela ? Est-ce qu’il voulait, comme l’année dernière, faire des cadeaux à mes petits frères et à mes petites sœurs ? Ah ! méchant docteur Max !
NANNI, MAX, PÉRÉGRINUS.
Mais oui, mais oui, ça va très bien, je te l’ai déjà dit ; mais qui donc a cassé la porte ? (voyant Nanni, émotion contenue.) Ah !… vous êtes là, ma Chère demoiselle Lœmirt ?
Lœmirt ? Ah ! oui, c’est le nom du vieux relieur ?
Un digne homme, un très habile artisan, un artiste, on peut dire !
Je vous ai descendu tantôt votre gros volume, monsieur Tyss.
Lequel ? Ah ! mon traité de mécanique… Quoi ! déjà relié ?
Oui, nous savions que vous ne pouviez pas en être privé longtemps ; nous y avons travaillé tard la nuit dernière.