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accablante, et ne peut être supportée que par des hommes d’un caractère énergique et bien trempé, ou par des barbares qui sont étrangers aux besoins et aux sentimens des civilisés. Nous rencontrâmes à Olga le Japonitz, bateau à vapeur russe chargé du service postal entre Nikolaïefsk et Shang-haï, et qui visite une fois par an les établissemens de Castries, d’Imperator-Bay, de Doui, de Koussounaï, de Hakodadé, d’Olga-Bay, de Vladivostock et de Passiat-Bay. Le Japonitz arrivait alors de Hakodadé, et apportait à la garnison d’Olga des nouvelles dont la plus récente avait six mois de date.

Pendant la traversée d’Olga-Bay à Hakodadé, nous essuyâmes une tempête violente qui mit le Saint-Louis en danger, et lui enleva son grand mât et son mât de misaine. Les réparations qu’exigea ce désastre nous obligèrent de prolonger pendant cinq semaines notre séjour à Hakodadé. J’eus ainsi l’occasion d’ajouter un certain nombre de faits nouveaux aux observations que j’avais recueillies lors d’une première visite à cette ville, et je pris principalement pour l’objet de mes études la race des Aïnos, les habitans les plus anciens de l’île de Yézo dont Hakodadé est le chef-lieu.