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en se combinant avec le chlore, 23,783 ; qu’un kilogramme de graphite naturel, en se brûlant à l’oxygène, produit 7,796 calories, 1 kilogramme de zinc 565, et ainsi de suite. Or c’est une notion qui nous est maintenant acquise que chacune de ces calories peut se convertir en 425 unités de travail mécanique. Nous savons donc quel effort pourrait vaincre, quel poids pourrait élever chacune de ces combinaisons chimiques, si par quelque moyen on arrivait à la convertir tout entière en effets mécaniques.

Ici se place une expérience déjà ancienne, mais des plus importantes, et qui est due à M. Favre. M. Favre a étudié un circuit voltaïque qu’il plaçait dans un grand réservoir de mercure formant thermomètre, et où les diverses parties de son appareil pouvaient être introduites à volonté. Il y mettait un élément composé d’une plaque de zinc et d’une lame de platine plongée dans de l’eau acidulée, et réunies par un fil de cuivre gros et court. Il a d’abord mesuré ainsi directement la chaleur dégagée, et a trouvé qu’à la dissolution de 33 grammes de zinc, c’est-à-dire d’un équivalent chimique de ce métal, correspondait un dégagement de calories représenté par le nombre fractionnaire 18,68, c’est-à-dire la quantité de chaleur nécessaire pour élever d’un degré 18,680 grammes d’eau. Il a remplacé ensuite le fil de cuivre gros et court introduit dans le calorimètre par un fil long et mince enroulé en spirale et placé hors du calorimètre. La quantité de chaleur observée a été moindre, et d’autant moindre que le fil de jonction était plus long ; mais, s’il rétablissait dans le calorimètre ces différens fils de jonction, il retrouvait toujours exactement la même quantité de chaleur que dans le premier cas. Ainsi dans ces déterminations préparatoires il était bien évident que 33 grammes de zinc, en se dissolvant, donnaient une quantité totale de chaleur constamment égale. Ensuite M. Favre, laissant toujours dans une cavité du calorimètre son fil enroulé en spirale, en fit l’électro-aimant d’une petite machine électro-magnétique à laquelle il donna un travail extérieur à accomplir ; elle montait un poids au moyen d’une poulie. Le phénomène alors changea de face. L’expérimentateur trouva que la quantité de chaleur correspondant à la dissolution de 33 grammes de zinc était inférieure au nombre indiqué plus haut. Il fit varier le travail accompli par la petite machine, et il constata que la chaleur dégagée variait dans un rapport constant avec ce travail ; pour chaque kilogrammètre produit, une quantité déterminée de calories disparaissait. Ainsi dans le moteur électrique de M. Favre, comme dans les autres appareils que nous avons déjà décrits, l’équivalence des deux termes que nous étudions était immédiatement démontrée par deux séries de valeurs directement appréciables. Ici tant de travail