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rieure, on n’a pour tout trait de lumière qu’un mot du ministre de ce département, M. Vaamonde, qui, recevant ses employés, a traité un peu cavalièrement l’union libérale et a mis tout l’espoir du cabinet dans ce qu’il a appelé le parti des centres. L’opinion reste d’autant plus incertaine qu’il n’a pu y avoir aucune explication dans les chambres, qui, après avoir été suspendues par le précédent ministère, ont été ajournées jusqu’après Pâques. Peut-être alors d’ailleurs n’en saurait-on pas beaucoup plus. On se demande si le cabinet actuel ne ramènera pas sous peu au général O’Donnell, ou s’il ne conduira pas à quelque combinaison plus caractéristique. Le trait le plus frappant de cette dernière crise est cet essai de tous les ministères possibles aboutissant à l’imprévu sans nulle raison apparente, en dehors de toute action des chambres. C’est un jeu qui peut n’être point sans danger, qui use les partis et la politique, et risque de conduire à une de ces situations où il n’y a plus que des pouvoirs affaiblis en face de crises qui éclatent tout à coup.


E. FORCADE.



ECONOMIE RURALE.

DE L’HABITATION DES ANIMAUX.


C’est une question bien modeste en apparence que celle des progrès de l’architecture rurale appliquée à l’habitation des animaux d’une ferme. Si on l’étudié de près cependant, on reconnaîtra qu’elle se lie étroitement à tout un ensemble de réformes dont notre agriculture, depuis le commencement du siècle, ressent la bienfaisante influence. Il n’est aucune amélioration introduite dans l’architecture agricole qui ne se traduise bientôt pour les maîtres en un plus long séjour sur leurs domaines, pour les ouvriers en un accroissement de richesse et de moralité. De grands et incontestables résultats ont été obtenus ainsi depuis un certain nombre d’années. Néanmoins, si les demeures de nos paysans sont en général devenues plus comfortables, on s’en tient trop souvent, pour le bétail, aux écuries de 1787, c’est-à-dire à ces écuries qu’Arthur Youg, dans ses Voyages en France, nommait des tas de fumier couverts. Les bons exemples que multiplient la facilité des voyages et les sages conseils de nos vétérinaires, de ceux surtout qui ont fait leurs études dans les écoles spéciales d’Alfort, de Lyon ou de Toulouse, ont déjà réveillé quelque peu à ce sujet l’incurie de nos paysans; mais, sans oublier l’impérieuse nécessité de l’économie, il reste encore beaucoup à faire.

Pour l’habitation des animaux comme pour toute dépendance d’une ferme proprement dite, il faut d’abord recommander aux propriétaires de ne pas confier aux architectes des villes la direction de leurs travaux. Les nouveau-venus à la campagne ignorent l’art de bâtir économiquement; mieux vaut s’entendre avec un bon maître maçon et un bon charpentier du voisinage. Pourvu qu’on ne leur demande que des constructions un peu simples.