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ser : 1° en secours distribués par les comités locaux et provenant des souscriptions et contributions que ces comités recueillent directement; 2° en secours provenant de la charité individuelle donnés par exemple par la plupart des filateurs à leurs propres ouvriers sans aucun intermédiaire; 3° en secours légaux ou assistance paroissiale (parochial relief), comme l’on dit en Angleterre, prélevés par la taxe des pauvres et administrés par le bureau des gardiens. Ceux-ci, sur les 496,816 individus formant, comme je viens de le dire, le nombre total des indigens, en secouraient seuls 78,933, partageant l’entretien de 181,573 autres avec les comités locaux, et laissaient à ceux-ci la charge exclusive des 236,310 restans.

La diminution des salaires de cette population était estimée le 15 décembre 1862 à 164,385 liv. sterl. (4,109, 625 fr.) par semaine ou 8,548,020 liv. sterl, (213,700,500 fr.) par an, ce qui faisait en moyenne 6 shill. (7 fr. 50 c.) par semaine et par tête, y compris les enfans, même en bas âge. L’on ne peut guère évaluer exactement la somme totale des secours par lesquels on s’efforce de compenser cette perte immense ; ceux que la charité privée donne sans intermédiaire échappent à toute estimation; mais en faisant la somme simplement des souscriptions reçues par les comités, l’on arrive à un chiffre de plus de 1,200,000 liv. sterl., ou 30 millions de francs recueillis avant le 1er janvier 1863 et ainsi répartis :


Souscriptions reçues par le comité central 593,404 liv. st.
— par le lord-maire 395,866
— directement par les comités locaux 230,060
Total 1,219,930
ou 30,498,250 fr.

On peut ajouter à cette somme la dépense des bureaux des gardiens, c’est-à-dire les frais de l’assistance publique, qui s’élevaient au 1er janvier à 17,934 liv. 5 shill. 8 den. ou 448,357 fr. par semaine.

Quelque importante que soit cette somme, ce n’était certes pas une compensation à la perte des salaires qui faisaient vivre toute la population ouvrière dans une aisance relative, — et d’ailleurs, comme je le dirai tout à l’heure, la prudence commandait d’en mettre une partie en réserve. Il s’agissait d’empêcher avant tout cette population de mourir de faim, de froid et de misère. Les secours distribués pour cela par les comités locaux s’élèvent par semaine à 46,771 liv. 16 shill. 3 den. ou 1,169,295 fr., et, en y ajoutant les dépenses des bureaux des gardiens, l’on trouvera qu’en dehors de la charité individuelle les secours répartis dans toute la population ouvrière, aujourd’hui réduite à l’indigence, s’élèvent à