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gloire des combats qui seule peut racheter Bactis. Jeune homme, prépare ton cœur aux grandes luttes et aux grands périls : c’est là que tu trouveras ta délivrance. (Elle disparaît.)


SCÈNE VIII.
BACTIS, MYRTO.
MYRTO.

Cette cruelle veut donc nous séparer ? Non, je ne le veux pas, moi !

BACTIS.

Tu pleures, Myrto ? Tu veux arracher tes beaux cheveux ? Chère âme de ma vie, aie confiance ; je t’aime, et je reviendrai.

MYRTO.

Que sais-je ? Cette austère déesse ne connaît pas la pitié ! La délivrance qu’elle t’annonce,… c’est peut-être la mort ! O mon cher Bactis, si tu pars, je me laisserai mourir de faim.

BACTIS.

Je partirai, si c’est l’ordre du Destin, Myrto, et si je ne reviens pas, il ne faudra pas me pleurer ; car n’eusse-je que cet instant de bonheur, il vaut toutes les années d’une longue vie !

MYRTO, se baissant pour ramasser la bourse.

N’importe !… je veux… je veux combattre le Destin jusqu’à ce qu’il me brise !


ACTE QUATRIÈME.


SCÈNE PREMIÈRE.
BACTIS, CARION.


CARION, un peu aviné.

Comment ! tu restes dehors quand tout est liesse et ripaille dans la maison ?

BACTIS.

Tu sais bien que je n’entends rien au service de la table.

CARION.

Oui, tu casses trop d’amphores, tu as la main barbare,… à moins que tu ne le fasses, exprès pour te dispenser…

BACTIS.

Je t’avoue que lorsqu’on m’a essayé pour cet office, j’ai fait exprès d’y déployer ma maladresse.