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LE
FANATISME POLITIQUE

JOSEPH LE BONS

Joseph Le Bon dans sa vie privée et dans sa carrière politique, par son fils Emile Le Bon, juge au tribunal de première instance de Chalon-sur-Saône ; 1 vol. in-8o, Paris 1862.

Près de soixante-dix ans se sont écoulés depuis cette période de la révolution française à laquelle est restée attachée la dénomination si caractéristique de la terreur. Les générations qui y ont assisté ont presque entièrement disparu, et ceux même qui l’ont vue dans une enfance assez avancée déjà pour être en état de s’en rendre compte sont devenus bien rares. Cependant le souvenir en remplit encore tous les esprits : la terreur n’a pas cessé d’être un sujet habituel d’entretien dans toutes les classes de la population, et malgré le nombre prodigieux des écrits successivement publiés pour en raconter les détails, la curiosité publique accueille encore avec avidité tous ceux dont elle est le texte. Cela ne tient pas seulement à ce qu’il y a de profondément dramatique dans les événemens de cette époque, à l’immense influence qu’ils ont exercée sur les destinées de la France et de l’Europe. Cette insatiable curiosité s’explique par une cause plus profonde et qu’un seul mot expliquera : la terreur est un fait qui n’avait jamais eu d’exemple et qui pourrait bien difficilement se reproduire. Il faut en avoir fait une étude bien superficielle pour croire que l’histoire présente rien de comparable. Sans doute un grand nombre des incidens de cette effroyable époque avaient des analogues dans le passé. On avait vu en plus d’un pays