Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 43.djvu/410

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour les types d’écoles, on distinguerait non-seulement entre les campagnes et les villes, mais encore entre les districts ruraux. Les garanties exigées par le conseil privé suivraient l’ordre des types en décroissant avec eux ; les subventions y. correspondraient, le matériel et le personnel également. Supposons une paroisse agricole des plus pauvres que renferme le royaume ; peut-être les habitans et les propriétaires du sol feraient-ils, un effort pour fonder une école, mais ce qu’exige d’eux le comité comme constructions et traitemens dépasse la somme qu’ils y veulent ou y peuvent consacrer : c’est une charge trop lourde, ils y renoncent. Voilà où l’abaissement du type interviendrait utilement. Le moindre local suffirait au type le plus humble, on se contenterait même d’une location. Au lieu de maîtres brevetés, on aurait des maîtres volontaires petitement indemnisés. L’école ne serait pas brillante, mais ce serait toujours une école ; l’état pourrait l’assister et l’amener peu à peu à un meilleur rang. La classe moyenne des campagnes fournirait également des institutrices libres, qui assisteraient les maîtres, comme le font les diaconesses dans le clergé. de tout cela il sortirait un mécanisme économique d’enseignement adapté aux campagnes. Dans les villes au contraire, les meilleurs types devraient être conservés. Tout y est coûteux, les terrains, la main-d’œuvre, les moyens d’existence. Pour de nombreux élèves, il faut des salles vastes et aérées, avec des abords faciles et des dégagemens intérieurs. Cela constitue une dépense sur laquelle le rabais est souvent un mauvais calcul. On ne peut pas lésiner davantage sur la qualité des hommes chargés de l’enseignement. Les enfans des villes sont ce qu’il y a de plus rusé au monde, de plus habile à discerner la valeur des gens, et vis-à-vis d’une telle race des maîtres exercés peuvent seuls maintenir le respect et obtenir l’ascendant. En résumé, il s’agit d’une forte somme sur laquelle les droits scolaires elles subventions officielles ne donnent que des à-comptes insuffisans. Les souscriptions volontaires y suppléent dans beaucoup de cas ; mais quand elles laissent des vides, comment les remplir ?

C’est ici que se présente l’idée d’une taxe sur le revenu foncier qui s’appliquerait à toutes les paroisses, rurales ou urbaines, qui seraient à court de ressources pour leurs écoles. Voici le calcul qui a été fait à cette occasion, et qui peut, dans sa généralité, s’appliquer à beaucoup d’autres combinaisons fiscales. L’Angleterre et le pays de Galles ont une superficie de 37,000 acres ou 57,812 milles carrés, divisés en 16,000 paroisses, ce qui donne en moyenne environ 1,250 personnes et 2,312 acres par paroisse. La moyenne nette de la rente ou du revenu, déduction faite des taxes de comté et de paroisse, ne peut guère être évaluée à moins de 1 livre sterling par acre, — soit 2,312 livres par an pour chaque paroisse. Des