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L'INDUSTRIE MODERNE
SES PROGRES
ET LES CONDITIONS DE SA PUISSANCE

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1862. [1]


I. — ASPECT GENERAL DE L'EXPOSITION.

L’exposition universelle de 1862 a eu un grand succès qui, à l’heure même où j’écris, achève à peine son cours ; chaque jour, on a vu cinquante ou soixante mille visiteurs se presser dans les galeries et les nefs du palais de Kensington. Un tel empressement s’explique par diverses raisons, et d’abord parce que l’exposition justifie

  1. On sait que la partie française de l’exposition universelle de Londres a été organisée par une commission spéciale constituée et choisie par un décret impérial, et dont le président assidu a été le prince Napoléon. Cette commission a choisi les membres français du jury international, au nombre de 130, dont 65 titulaires et 65 suppléans. Aux termes du règlement, les jurés français ont dû faire sur l’exposition un rapport qui en embrassât l’ensemble, mais qui fût conçu au point de vue français, c’est-à-dire qui indiquât quels enseignemens en ressortaient pour l’industrie nationale, et quelles mesures pourraient être prises afin d’accélérer les progrès de celle-ci. Le travail a été partagé entre eux de telle sorte que quatre-vingt-dix-neuf personnes y ont concouru. Le rapport général se compose ainsi de quatre-vingt-dix-neuf rapports et même d’un plus grand nombre, car quelques-uns des rapporteurs ont traité plusieurs sujets. Pour la publication, qui sera prochaine (6 vol., Chaix), ce travail a été centralisé entre les mains de M. Michel Chevalier, que les jurés français avaient élu leur président, Ce sera la première fois que le rapport aura été publié avant la clôture définitive de l’exposition. L’étude qu’on va lire, et qui forme la partie principale de l’introduction, est un examen de l’exposition de 1862 observée dans les progrès qu’elle constate et dans les dispositions administratives et législatives qu’elle appelle.