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L’ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XVIII.
L’OR ET L’ARGENT DANS LA GRANDE-BRETAGNE.
LES CHASSEURS D’OR, LES RAFFINEURS DE LONDRES ET l’HÔTEL DES MONNAIES.

Le désir de faire fortune, ce stimulant partout si énergique de l’activité humaine, se présente en Angleterre comme une disposition universelle, qui imprime un cachet tout particulier au caractère national. L’Anglais ne recherche point seulement l’opulence pour le bien-être, il la poursuit aussi pour la considération qui s’y rattache. Chacun dans le royaume-uni aspire à la richesse, comme au plus sûr moyen d’élever aux yeux du monde sa condition sociale. Tous les corps puissans de l’état ne s’appuient-ils point en effet sur de grands revenus personnels ou sur des traitemens considérables ? En Angleterre comme ailleurs, il s’est bien rencontré de temps en temps des moralistes qui ont élevé la voix contre l’abus des richesses, mais c’est une maxime fort répandue au-delà du détroit que leur éloquence n’a jamais convaincu personne ; plusieurs ont même prouvé, l’occasion aidant, que, malgré tous leurs beaux raisonnemens, ils n’avaient point réussi à se convaincre eux-mêmes. Ce besoin d’acquérir, considéré par les uns comme un des dangers de la société britannique, par les autres comme le levier de l’intelligence et de