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de l’ailanthe et de l’épicéa, en revanche celle du pin Weymouth ou du paulownia a été sans résultat sérieux.

Mais, pour savoir ce que les pays étrangers ont à nous offrir en fait de produits ligneux et les prix auxquels on peut les obtenir, il faudrait un ensemble de renseignemens qu’il est fort difficile à un particulier de se procurer. On ne peut guère les demander qu’à une exposition permanente dans laquelle une salle entière serait consacrée aux bois et aux substances si diverses qui s’y rattachent. Si une pareille exposition devenait un centre d’informations commerciales où les intéressés pourraient à tout moment se renseigner sur le cours des marchandises et sur la situation des principales places du monde, elle contribuerait prodigieusement à l’accroissement des relations internationales. La mise à la portée de tous de tant de produits nouveaux provoquerait sans nul doute une foule d’applications industrielles, à peine soupçonnées, qui augmenteraient la richesse sociale dans une proportion considérable. Quand on voit les nombreux services que nous rendent les vingt ou vingt-cinq espèces d’arbres que nous possédons, on peut juger de ceux que nous devons attendre de toutes les autres le jour où nous saurons le parti qu’on peut en tirer. Arracher à la nature ses secrets, créer des valeurs nouvelles, satisfaire, par des produits de plus en plus nombreux, à des besoins toujours croissans, tel est en ce moment le rôle de la science et celui de l’industrie. Il y a dans cette voie, pour ceux que tourmente l’attrait de l’inconnu, encore bien des conquêtes à faire, conquêtes fécondes et bienfaisantes, qui n’ont rien de commun avec celles qu’on fait par la guerre, ce long gémissement, car elles n’apportent aux sociétés humaines ni troubles ni souffrances ; mais elles les laissent plus grandes et plus heureuses.


J. CLAVE.