dans la production. En divisant les quinze dernières années en trois périodes quinquennales, voici quelle a été la production du vin d’après les relevés de l’administration des contributions indirectes :
1847 | 45,300,000 hectolitres. |
1848 | 51,600,000 — |
1849 | 35,600,000 — |
1850 | 44,700,000 — |
1851 | 39,400,000 — |
Moyenne | 43,000,000 d’hectolitres. |
1852 | 28,500,000 hectolitres. |
1853 | 22,700,000 — |
1854 | 10,800,000 — |
1855 | 15,200,000 — |
1856 | 21,300,000 — |
Moyenne | 20,000,000 d’hectolitres. |
1857 | 35,400,000 hectolitres. |
1858 | 45,800,000 — |
1859 | 29,800,000 — |
1860 | 29,700,000 — |
1861 | 29,800,000 — |
Moyenne | 34,000,000 d’hectolitres. |
Il résulte de ces chiffres que la production du vin, qui atteignait en moyenne 43 millions d’hectolitres dans la première période, a fléchi de plus de moitié dans la seconde, et ne s’est pas tout à fait relevée dans la troisième ; le maximum a été obtenu en 1848, 51,620,000 hectolitres, et le minimum en 1854, 10,790,000 ; l’un de ces deux chiffres est le cinquième de l’autre : à quoi il faut ajouter des intermittences non moins marquées dans la qualité ; telle année produit des vins généralement bons, telle autre au contraire des vins généralement mauvais, qui se gâtent facilement. L’année 1860 et un peu aussi 1861 sont dans ce dernier cas.
Voilà la cause regrettable de cette faveur qui s’attache aujourd’hui à la culture de la vigne après les doléances que nous avons entendues dans d’autres temps de la part des producteurs qui se plaignaient de ne pouvoir faire leurs frais. La consommation a dû se réduire de plus d’un quart, et ce qui contribue surtout à soutenir les prix, c’est que les réserves manquent ; toute la récolte s’épuise à mesure qu’elle se produit. Autrefois on transformait annuellement en eau-de-vie de huit à dix millions d’hectolitres de vin, qui ne valaient pas plus de 5 francs l’hectolitre ; aujourd’hui cette fabrication a fort diminué, et les distillateurs de betteraves en ont profité ; mais gare le moment où la production sera venue pendant plusieurs années, non pas aux 400 millions d’hectolitres de M. Guyot, mais aux 40 ou 50 millions d’hectolitres d’avant 1852 ! Déjà les distillateurs de betteraves