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dans cette circonstance, à en juger par la lettre de sa sœur, incliner plutôt à se ranger du côté du mari.

L’auteur anonyme d’un travail très distingué sur Marguerite d’Angoulême publié dans la Revue Chrétienne en 1861 repousse aussi l’hypothèse répugnante de M. Génin, mais il repousse également celle de M. Leroux de Lincy comme invraisemblable en elle-même et comme contrariée par le style, l’orthographe, la tournure de la lettre en question, qui semble dater de la première jeunesse de Marguerite. Je serais d’autant plus porté à admettre cette dernière objection que je crois la lettre antérieure à la date de 1521, adoptée par M. Génin, et que je m’expliquerais difficilement qu’il n’y eût pas un laps de temps assez considérable entre une série de lettres où le roi est toujours sans exception appelé monseigneur et une seule lettre oui Marguerite l’appelle constamment sire ; mais si la lettre incriminée remonte à la jeunesse de Marguerite, pourquoi cette lettre ne s’appliquerait-elle pas à une querelle de ménage entre Marguerite et son premier mari, le duc d’Alençon ? Qui empêche de supposer que François Ier, qui aimait le duc d’Alençon au point de faire pour lui au connétable de Bourbon un passe-droit dangereux, ait dans cette circonstance, qui nous est inconnue, pris parti pour son beau-frère contre sa sœur ?

Mais si l’on ne veut pas de l’explication par une querelle de ménage, qui empêche de supposer que cette fameuse unité tant célébrée de la mère, du. fils et de la fille a été un instant troublée, que Louise de Savoie est irritée contre sa fille, que François Ier se prononce aussi contre sa sœur, que Marguerite se désespère, qu’elle voudrait s’expliquer avec son frère et le ramener sans offenser sa mère, et par conséquent à l’insu de celle-ci ? De là une demande d’entrevue et une recommandation très vive de silence sur tout ce qu’elle lui a écrit ou lui a dit à ce sujet. On pourrait si bien multiplier dans cette circonstance les suppositions innocentes, qu’un critique fort distingué, M. Lutteroth, non content de faire justice dans le Semeur de la déplorable hypothèse de M. Génin, a entrepris de prouver que la lettre non datée dont il abusait si étrangement faisait tout simplement partie des lettres relatives au voyage et aux négociations de Marguerite pendant la captivité de François Ier à Madrid. Dans cette supposition, la première phrase de la lettre s’appliquerait au refus du roi prisonnier d’acheter sa délivrance en cédant la Bourgogne. Marguerite désirerait qu’il recouvrât sa liberté à tout prix, et, en le quittant malgré elle parce qu’il a voulu qu’elle rentrât en France, elle lui écrirait pour le ramener à son avis. Ainsi entendue, cette première phrase signifierait qu’elle supplie le roi de ne pas quitter le droit chemin, c’est-à-dire la seule ligne de conduite propre à le réunir à sa famille et à son peuple, qui pour le principal de leur heur