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LE BRÉSIL
ET LA COLONISATION

II.
LES PROVINCES DU LITTORAL, LES NOIRS ET LES COLONIES ALLEMANDES.

Reise durch Süd-Brasilien im Jahre 1858; Reise durch Nord-Brasilien im Jahre 1859, von Df Avé-Lallemant ; 4 vol., Leipzig, 1859 et 1860. — Deux années au Brésil, par M. F. Biard; Paris, 1862. — Brasilianische Zustœnde umi Aussiehten im Jahre 1861, Berlin 1862. — Historisch-geographisch-statistische Skizze der brasilianischen Provinz Rio-Grande-do-Sul, von Woldemar Schultz, Berlin 1860. — Brazil pittoresco, por Charles Ribeyrolles.


I.

Le voyageur qui parcourt les provinces du littoral brésilien après avoir visité les régions amazoniennes est frappé d’un singulier contraste : à des pays riches et néanmoins presque déserts[1] succède une zone où une civilisation relativement avancée a partout marqué son empreinte. Ce contraste s’explique facilement par la position géographique des deux moitiés de l’empire. Les courans maritimes indiquaient d’avance la direction que suivraient les colons européens, et les navires entraînés par les tempêtes venaient, en s’échouant sur la plage, marquer l’endroit où s’élèveraient un jour les grandes cités du Brésil. En quittant le Portugal, les embarcations se dirigeaient d’abord vers le sud-ouest sous la double pression des vents alizés et du reflux du golfstream, puis elles se laissaient pousser par les eaux de l’Atlantique équinoxial vers les côtes du Nouveau-Monde, et s’engageaient dans le courant qui longe les rivages brésiliens au sud de l’équateur. Lorsqu’Alvarès Cabral débarqua près de l’île Paschoal

  1. Voyez la Revue du 15 juin.