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de l’administration supérieure, et elles expliquent comment, sans bruit et sans efforts désordonnés, nous, qui dès 1844 avions adopté en principe de ne plus construire un vaisseau qui ne dût être pourvu d’une machine à vapeur, nous en étions arrivés en 1859, tandis que l’Angleterre s’égarait dans le passé, à présenter vis-à-vis de nos voisins le tableau comparatif que voici, et dont, j’emprunte les élémens à M. Hans Busk :

Nombre de vaisseaux à hélice que les marines de France et d’Angleterre avaient à flot en avril 1859 :


L’Angleterre La France
Vaisseaux de 400 chevaux de force. 12 «
Vaisseaux de 450 chevaux de force. 2 7
Vaisseaux de 500 chevaux de force. 7 5
Vaisseaux de 600 chevaux de force. 8 4
Vaisseaux de 650 chevaux de force. « 7
Vaisseaux de 780 chevaux de force. 1 «
Vaisseaux de 800 chevaux de force. 5 1
Vaisseaux de 900 chevaux de force. « 7
Vaisseaux de 1,200 chevaux de force. « 1
Total des vaisseaux 35 32
Total des chevaux de vapeur 18,780 19,900[1]

Quoiqu’il convienne d’ajouter à l’avoir de. la marine anglaise un vaisseau à trois ponts, le Windsor-Castle, qui est seulement indiqué

  1. Mais au lieu de compter seulement les vaisseaux à flot, si l’on considérait aussi les réserves, des deux marines, les Anglais reprenaient bien vite l’avantage. En effet, tandis que nous avions seulement à cette époque sept vaisseaux en chantier ou en voie de conversion, les Anglais en avaient seize dans la même position. Sur ce nombre, il en est dix dont la force de machines est indiquée par M. Hans Busk, et l’on y voit figurer un seul navire de 400 chevaux, un seul encore de 600, mais six de 800 et deux de 1,000. C’était cette fois un bel hommage rendu à l’idée française du vaisseau a grande puissance, et à grande vitesse. À ce chiffre des réserves, il conviendrait aussi d’ajouter, du côté de l’Angleterre, quarante-trois anciens vaisseaux de ligne à voiles, dont une quinzaine au moins pouvaient encore être convertis en vaisseaux à hélice, et du côté de la France seulement onze anciens vaisseaux à voiles ; , parmi lesquels il n’en était peut-être pas deux qui pussent être appropriés au nouveau système.