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mais presque toutes groupées et organisées sous les auspices de l’état, contribuent à activer et surtout à généraliser ce mouvement, favorable au perfectionnement de l’agriculture. La Belgique est divisée en 106 districts, représentés chacun par un comice agricole. Ces comices sont formés par les propriétaires et les cultivateurs qui désirent en faire partie, et qui paient une légère cotisation annuelle. Quoique toutes ces associations ne montrent pas un zèle égal, et que quelques-unes n’existent même que pour la forme, le nombre total de leurs membres s’élève cependant à plus de 6,000, et leur utilité est inappréciable. Elles s’occupent des besoins du district où elles sont établies, elles y organisent des expositions de produits agricoles, d’animaux domestiques et d’instrumens aratoires, dont quelques-uns des plus utiles sont ordinairement donnés pour prix ; elles distribuent des graines de plantes nouvelles, encouragent les essais de procédés perfectionnés, expriment les vœux qu’on veut faire parvenir au gouvernement ou les conseils qu’on désire faire entendre aux cultivateurs. Les délégués de ces comices locaux forment ensuite, dans chacune des neuf provinces, une commission provinciale qui s’occupe des mêmes objets, mais à un point de vue plus général. Enfin au centre, à Bruxelles, se réunit le conseil supérieur d’agriculture, qui se compose des délégués des commissions provinciales et d’autres membres désignés par le ministre de l’intérieur, La mission de ce conseil consiste à étudier les intérêts généraux de l’agriculture et à éclairer le gouvernement sur les questions qui peuvent s’élever à ce sujet. Il publie un bulletin annuel résumant les travaux des comices et l’état de la culture. Indépendamment des institutions patronnées par le gouvernement, il existe encore une trentaine d’associations agricoles libres, notamment la Société centrale d’Agriculture, qui compte un grand nombre de membres, et dont le siège est à Bruxelles. Ces associations, répandues sur tout le territoire, exercent dans les campagnes une influence dont les effets se font sentir de plus en-plus » C’est à elles qu’on doit en grande partie l’amélioration du bétail qui se manifeste, l’emploi des méthodes perfectionnées qui se propage. Quelques-unes ont même réalisé un vœu qu’Arthur Young formait souvent en visitant les musées de tableaux : elles créent des collections d’instrumens aratoires qu’elles prêtent tour à tour aux sociétaires à titre d’essai, afin que ceux-ci puissent se convaincre, par leur propre expérience, des avantages qu’ils présentent.

Afin de diriger les efforts des particuliers et des communes, le gouvernement a aussi institué des services spéciaux pour le défrichement, les irrigations, le drainage et le reboisement ; mais l’essentiel, l’immense bienfait que l’agriculture doit aux administrations