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L’EXPEDITION
DU MEXIQUE

I.
LA GUERRE DE L’INDEPENDANCE ET LES REVOLUTIONS MEXICAINES.

Une expédition, dont l’opinion publique s’est montrée étonnée, est dirigée contre un des états du Nouveau-Monde remarquable entre tous par son climat, la richesse de son territoire et l’abondance de ses mines d’argent, fort important par son admirable situation entre les deux océans Atlantique et Pacifique, qui l’indique comme un intermédiaire futur entre les deux grands foyers de population et d’industrie, de connaissances et de richesses de l’ancien monde, l’Europe occidentale d’un côté, la Chine et le Japon de l’autre. C’est la république du Mexique, naguère le royaume de la Nouvelle-Espagne. La France est représentée dans cette entreprise par une petite armée au complet de toutes armes, dont l’effectif est d’environ sept mille hommes. L’Espagne y a envoyé un contingent respectable; l’Angleterre y a une escadre; mais, dans l’armée qui du port de la Vera-Cruz montera vers Mexico, les troupes britanniques ne doivent pas figurer. Les événemens diront à qui la prépondérance aura appartenu dans l’entreprise. Amour-propre national à part, il serait surprenant qu’elle ne revînt pas à la France, car la coopération matérielle de l’Angleterre est à peu près insignifiante; elle y prête son concours moral, qui est d’un grand prix, mais elle n’y apporte pas de moyens d’exécution. Quant à l’Espa-