qu’il ne reviendra pas ; si à la troisième on peut les lire encore, c’est qu’il pense à moi et veut revenir. — La lame est revenue sept fois, et sept fois elle a respecté le nom chéri.
Comment peux-tu savoir ?… J’étais toute seule ; c’est donc toi qui retenais la vague ?
C’est moi qui, berçant toujours tes fantaisies et caressant ton espérance, t’ai empêchée de mourir de chagrin.
Eh bien ! alors, oui ! tu dois être mon ami ? On dit que les dracs sont bons pour ceux qu’ils aiment !
Je t’aimais d’un pur amour, Francine. Ton âme était ma sœur, et je ne voulais que, ta confiance. J’ai pris la forme humaine pour l’avoir tout à fait, pour t’ annoncer le retour de Bernard, pour contempler ton sourire et baiser tes larmes de joie… Mais sous cette forme j’ai senti en moi un feu étrange, la jalousie, la colère, la haine, la passion ! Renonce à Bernard, Francine ; il le faut, je le veux !
Tu demandes l’impossible ! Je ne peux pas oublier Bernard, et je ne peux pas t’ aimer !
Alors souviens-toi de ce que je te dis ! Si tu restes triste et seule, si tu chasses mon rival, tu verras tout réussir dans ta vie ; sinon, malheur à lui, malheur à toi, malheur à ta maison, à tes parens, malheur à tous ceux que tu aimes ! Il sort. Francine effrayée tombe sur une chaise.
ACTE DEUXIÈME.
Scène PREMIÈRE.
André est absorbé. Le drac entre et l’observe. La nuit est venue ; la lampe est allumée sur la table. André achève de souper. Une lettre est ouverte auprès de son assiette
J’ai su éloigner Francine… A présent, je saurai bien…Haut. Eh bien ! patron, l’avez-vous lue, c´te lettre qu’on vient de vous apporter ?
Comment que tu sais ça, toi, que j’ai reçu une lettre ?