tit ! il a trop de fatigue pour son âge ! Mon père est un peu dur pour lui !… Heureusement les enfans, ça oublie… Je ne suis pourtant pas bien vieille, moi, et je n’oublie pas !… Je ne fais que penser…
À Bernard !
Tiens ! il rêve de lui !
Heureux Bernard ! elle t’aime, la belle Francine !
Est-ce qu’il sait, cet enfant-là ? Je n’ai jamais parlé de ça devant lui.
Et voilà le jour des noces qui arrive !
Oh ! non, il est passé, ce jour-là, pour ne jamais revenir ! (Haut.) Mais dis donc, Nicolas, réveille-toi ! Tu parles tout haut !
Bernard, Bernard ! tu as voulu consulter le sorcier pour savoir l’avenir !
Qu’est-ce qu’il dit là ? Il dort toujours !
Et le vieux bohémien t’a dit : Si tu te maries, c’est la misère et l’esclavage ; si tu cherches les aventures, c’est la richesse et la liberté !
Ah !… serait-il possible ? Ah bah ! il ne connaît pas Bernard, lui ! Il l’a jamais vu !
Imprudent ! la prédiction t’a troublé la raison ! Tu as eu peur du mariage, tu as demandé un délai.
C’est vrai ça, pourtant !
Francine a pleuré : tu l’aimais encore, tu as voulu t’étourdir. Le vin a eu vite raison d’un garçon jusqu’alors si sage. De l’ivresse, tu es tombé dans la débauche, dans la honte, dans l’abrutissement, dans la fureur !
Hélas !
Tu as abandonné Francine, qui, de chagrin, est tombée malade ; sa mère, qui l’était déjà…