montée d’une sorte de créneau la précède ; le jardin, en terrasse, la défend par derrière ; vers la droite, la vallée est fermée par le village de Smohain et le château de Frichermont ; il fait le pendant du château d’Hougoumont, à l’extrémité opposée.
Ainsi un long plateau profondément ondulé, revêtu d’une crête, au-dessous du plateau, parmi de larges bas-fonds, trois forteresses rustiques, Hougoumont, la Haie-Sainte, Smohain, cet espace planté à gauche de taillis, partout ailleurs couvert de seigles, sans haies, sans ruisseaux, traversé par deux grandes routes pavées qui vont se rejoindre au sommet de l’angle, dans le bourg de Mont-Saint-Jean, tel était le champ de bataille. Les Anglais avaient immédiatement derrière eux le village de Mont-Saint-Jean, qui se prolonge aux deux côtés de la route comme un faubourg, plus en arrière Waterloo, enfin la forêt de Soignes, plantée de hêtres, sans broussailles ni végétation embarrassée. On dispute encore si elle eût été un abri ou un obstacle dans la retraite. L’extrémité gauche de la position anglaise aboutissait à un bois de pins et de chênes dominant ce côté du champ de bataille. Une armée qui se cacherait dans ces épais fourrés, coupés de quelques clairières, pourrait se glisser et déboucher à l’improviste ; elle ne serait démasquée qu’au moment où elle prendrait part à l’action.
Le général anglais avait profité de ce terrain, qu’il avait étudié depuis longtemps. Sa première ligne couronna le bord du plateau ; on vit comme une longue bande rouge se détacher sur la verdure des haies. La gauche se forma de la cavalerie légère de Vivian et de Vandeleur, de la division d’infanterie Picton, de la division hollando-belge Perponcher et de la 8e brigade de Kempt. Ceux des alliés sur lesquels le duc de Wellington comptait le moins se trouvaient ainsi encadrés et contenus dans les rangs des Anglais. À la droite anglaise de la grande route s’étendaient les divisions Alton, Cooke, la 1re et la 2e brigade des gardes. Ces troupes, qui composaient le centre, étaient serrées en colonnes par division, au-dessus et au-dessous de la crête, et elles atteignaient la route de Nivelles. Par-delà, le corps de lord Hill s’appuyait à des ravins en arrière de Merke-Braine ; à l’extrême droite, la division belge de Chassé occupait Braine-la-Leud. En avant de la position, le château d’Hougoumont était occupé par quatre compagnies légères de Nassau, une compagnie de Hanovriens, une partie du bataillon de Lunebourg, la 2e brigade des gardes formant la réserve ; la ferme de la Haie-Sainte par le second bataillon de Hanovre, sous le major Baring ; la ferme Papelotte par un détachement belge ; Smohain par le régiment d’Orange-Nassau, commandé par le prince de Saxe-Weimar.
Telle était la première ligne anglaise. La seconde se composait