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LA
CAMPAGNE DE 1815

L'ABDICATION.

DERNIERE PARTIE.[1]


I. — COMBATS DE WAVRE. — RETRAITE DE GROUCHY.

La plupart des historiens bornent ici l’histoire de la campagne de 1815. Ils ne signalent pas même les combats de Grouchy, par ressentiment, par oubli, ou parce que ces combats sont stériles, tout ayant été décidé ailleurs et le drame ayant fini avec l’espérance. Au moment même où Bulow était entré en ligne à Waterloo, le maréchal Grouchy avait atteint les hauteurs de Wavre. Au bruit de la canonnade lointaine, il avait pressé le pas. Il aperçut enfin des troupes ennemies en position à moins d’une demi-lieue : c’était le corps de Thielmann. On en était séparé par une vallée étroite et surtout par la Dyle, qui, grossie par les pluies des jours précédens, débordait dans une prairie marécageuse. Les collines étaient plus hautes du côté des Français, plus raides du côté des Prussiens. Au milieu de la vallée s’étendait la petite ville de Wavre, presque tout entière sur l’autre rive, à l’exception de quelques maisons disséminées dans la plaine.

Tandis que Grouchy croyait avoir devant lui le gros de l’armée prussienne, Thielmann au contraire croyait, à cause de la mollesse

  1. Voyez les livraisons du 15 août, 1er et 15 novembre.