Je la gronde parce qu’elle manque de franchise, et que je ne sais rien de plus lâche et de plus bas que le mensonge !
Parle donc, Louise, ou dis-moi de me jeter à l’eau, si je t’offense.
Jean, vous vous y êtes mal pris pour réussir ! Vous pouvez m’aimer, je ne dis pas non, et je ne nie pas l’estime que je fais de vous : mais je vous ai dit tantôt dans le pré et ici tout à l’heure encore que je ne me voulais point marier de longtemps et que je vous défendais de m’en reparler. Vous ai-je dit cela, oui ou non ?
Te l’a-t-elle dit ? Réponds, parle ! Allons donc !
C’est vrai qu’elle l’a dit.
Et pourquoi m’as-tu fait le mensonge qu’elle était folle de toi, qu’elle pleurait, qu’elle t’avait fait les avances, et qu’elle n’osait pas me le confier ?
Tu as inventé tout ça ! C’est très vilain de mentir !
J’espérais que monsieur te conseillerait à mon idée !
Eh bien ! c’est une infamie, et pour cela je vous chasse !
Ah !… Et toi, Louise ?
Moi, je…
Elle aussi vous congédie ! Dehors au plus vite !
C’est bien, monsieur, on y va.
Attends ! tes gages !…
Merci, je n’en ai pas besoin. (Il sort.)
Scène XVI.
Jean ! écoute… écoute donc !